La traversée des Andes en Tandem                              
 
Vendredi 9h, il serait peut être temps de décoller! C'est toujours la même histoire, à chaque fois que nous bullons plus de 4 jours au même endroit, la machine est longue à remettre en marche. Heureusement, nous avons déjà rassemblé la veille au soir toutes nos affaires allègrement éparpillées au fil des jours dans la chambre. Un tas de vêtements propres tout droit sortis de la lingerie ici,  des câbles pour recharger toutes nos batteries par là, des chaussettes sales sous le lit, les provisions qui attendent de trouver une place dans la sacoche si joliment nommée "bouffe", nos duvets et doudounes qui reprennent du gonflant encore par-là. ..bref il y a du boulot.

Mais pas question de ne faire que ça,  nous profitons de cette dernière journée à Cuzco pour admirer une dernière fois la vue imprenable sur la ville depuis le belvedère. Et pour la soirée nous nous perdons une énième fois dans les rues pavées de la colline de San blas. Les escaliers n'en finissent plus de monter, il y a dans l'air un sentiment de déjà vu..peut-être parce que ce quartier ressemble étrangement à la croix rousse. Nous y cherchons en vain un restaurant connu pour son large choix de pâtisseries, nous nous délecterons finalement sur la place d'arme d'un cheescake à la fraise!

Bon, retour sur le vélo,  on avait pas dit qu'on partait...?? Pour nos derniers jours en selle on a choisi de s'amuser un peu. Nous prenons un ticket d'entrée à la fête foraine direction "les montagnes russes". Descendre de 400m , remonter de 600m, arriver à un col à 3800 et chuter le lendemain à 2100 pour, vous l'aurez compris, remonter jusqu'à 4000 2 jours plus tard...Génial non? Ca vous tente ? Allez, on vous invite!

Avec cette dégringolade à moins de 2000m, nous retrouvons la puissance du soleil et ses bienfaits sur la nature. Bananes, papayes, avocats, oranges, clémentines. Nous traversons de nombreux petits villages paysans.  Des hommes et des femmes travaillent aux champs,  d'autres vendent les cueillettes en bord de route et tous nous saluent amicalement.  C'est agréable de retrouver un peu de simplicité après la semaine à Cuzco où nous étions plutôt considérés comme des vaches à lait. Et Gringo n'a jamais aussi bien porté son nom puisque grands et petits n'ont que ce mot à la bouche pour saluer notre passage.

Une fois passé abancay et plongé au plus bas de la vallée nous nous apprêtons à remonter durant 4-5 jours le fleuve Apurimac. Nous apprendrons plus tard que ce petit bout de cours d'eau se jette, dans l'Atlantique et non le Pacifique, incroyable !

Nous retrouvons l'ambiance des soirées villages, de longues heures à observer les gens,  discuter de tout et de rien avec ( ou sans) eux!, goûter encore des spécialités locales ( gélatine à l'orange,  abats de bœuf en brochette surmontés d'une pomme de terre). Assis en bord de route sur le banc du village nous regardons les voitures passer en attendant que le propriétaire de la seule hospedaje du coin rentre chez lui...et là, Damien s'écrit "oh! des francais!!!." Le camping-car qui vient de passer s'arrête 50m plus loin. Nous échangeons nos aventures autour d'un coca dans leur "vaste" salon...Gaëlle, Jean et leurs 3 filles Fanny, Marine et Inès voyagent 6mois en Amerique du Sud....et puis chacun repart de son côté,  en se souhaitant bon voyage.

Chaque jour de plus est une petite victoire pour nous car Gringo est bien fatigué et menace de nous lâcher à chaque instant ( pour ceux qui veulent les détails c'est notre roue libre qui est fendue, elle se bloque et entraine nos pédales et aucune bicycleteria n'a la pièce) ) . Certains kms en deviennent amusants surtout en descente car nous sommes obligés d'enlever nos pieds des pédales et de les poser sur le cadre. Tels des crapeaux, les genoux écartés et les jambes dans le guidon nous rigolons comme des tordus pendant que nos pedales tournent toutes seules à vive allure au ryrhme d'un tac tac tac de plus en plus inquiétant. 6ème jour de vélo et de montée,  nous sommes à 3500m. Bruit sourd après la pause déjeuner,  nous deraillons une fois de plus à cause de cette fichue roue libre. Cette fois c'est notre chaîne de liaison, la plus grande et la plus pénible à remettre qui s'est fait la malle. Et comme il manquait un peu de piment à tout ça quelques gouttes de pluies viennent titiller notre patience. 15min plus tard et les mains bien crasseuses (et quelques injures du style: fait c....jai graissé la chaîne ce matin), on repart. A peine le temps de donner deux coups de pédales que nous sommes déjà à l'arrêt,  notre pédalier tourne dans le vide...Damien bidouille mais rien n'y fait, nos pignons tournent désormais librement dans les 2 sens. Les bruits de ferraille qui accompagnent les mouvements annoncent  le générique de fin de notre escapade à vélo. Nous nous y étions préparés mais la nouvelle est triste..d'autant plus que nous attendaient 80km de pure descente après ces longs jours d'efforts à grimper.  A 360km de Nasca ville la plus proche, nous décidons de faire du stop. Nous entassons vélo, remorque,  bagages et nous dans un 4x4 pour 5h de route. A l'arrivée une preuve de plus de la malhonnêteté des péruviens ( ce serait trop long de vous lister les arnaques vécues mais entre les épiceries où le prix est triplé,  les hospedaje où l'on nous vend un lit double qui ressemble étrangement à un lit simple au prix fort bien sur, les coupures d'eau chaude au moment où tu viens de te savonner... ) bref, cette fois-ci après une discussion très cordiale durant le trajet et rien qui ne présage une entourloupe , notre chauffeur nous demande 200 soles (80 €) à notre arrivée à Nasca .  A bon! Vous êtes taxi à présent? ? On négocie tant bien que mal..on s'est fait avoir une fois de plus! Il nous faut à présent songer à demain,  quelle suite donner au voyage? Crevés et le moral un peu raplapla à l'idée de ne plus poursuivre la route à vélo on décide de prendre une décision après une bonne nuit de sommeil. 10h le lendemain,  on trouve enfin une compagnie de bus qui ne nous claque pas la porte au nez en voyant le chargement.  Pas de chance, le bus est annulé,  nous voilà de nouveau comme deux idiots au bord de la route. Tant pis on retente le stop, cette fois bien décidés à ne pas se faire embobiner.  On fait alors une croix sur la suite des étapes touristiques prévues. En effet, un peu difficile de négocier les détours et les stop photos avec un chauffeur de camion,  on filera certainement directement à Lima. Mais,  20 minutes plus tard, devinez qui arrive à notre rencontre. ..??? Le camping car de Gaëlle et Jean!! On démonte un maximum de choses et Gringo et sa remorque trouvent une place confortabe dans la soute arrière, Génial!! Nous embarquons avec  les 3 filles à l'arrière ne sachant comment remercier ce beau signe du destin, et Jean de s'exclamer "heu, on a prévu de s'arrêter aux lignes de Nasca et de faire un détour à Huacachina (désert et oasis), ça vous irait?  Et comment...! Nous ne sommes peut-être pas sur notre tandem mais notre programme est finalement inchangé,  qu'espérer de plus? Nous passerons 3 jours tous les 7, partageant ballades, apéro, dîner,  resto, excursions touristiques, jeux de sociétés, bavardages en tout genre  et même les devoirs du CNED des 3 filles. Cette transition nous redonne le sourire, difficile d'exprimer notre bonheur de les avoir rencontrés.  Nous nous quittons à Pisco émus, nous invitant respectivement à nous revoir un jour dans nos régions. ..

A présent, nous allons regagner Lima et envisager un retour anticipé.  Nous nous sentons un peu nus sans Gringo et nous n'avons pas le cœur à continuer le voyage en backpaker enfermés 8h dans un bus remplit de touriste...!

A (très) bientôt!

Esther
5/1/2013 06:23:10 pm

Coucou, mardi soir chez Laet on parlait encore de votre aventure... Emu déjà juste par la lecture de votre rencontre les français en camping car. Donc en réalité je pense des émotions très forts. Gros bisou et profite encore bien du dernier bout.
Biz

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Stéphane
5/2/2013 11:59:25 pm

Coucou!!!

Un petit coucou de france suite à notre rituel rando des lacs! On a vraiment pensé à vous (thierry, bertrand et moi) lorsqu'on roulait. Bon entre nous, vous n'avez rien loupé.

Bien que nous étions motivés (inscription pour le 100km!), je n'étais pas vraiment confiant. Nous étions peu préparé à cause de cet hiver interminable et les conditions étaient trop mauvaise. Il avait beaucoup plue les jours d'avant et au départ, il faisait 4 degrées et la pluie nous guettait.Résultat de la boue , de la boue, de la pluie et au bout de 60 km j'ai lachement abandonné. Thierry et Bertrand ont également raccourcie le parcours par les chemins et moi par la route...

En tout cas c'est vraiment chouette vos histoire, ça donne trop envie de s'évader. Si vous rentrez plus tôt, faites le nous savoir! qui sait je serai peut être là :-)

Bisous à vous deux!

Stéphane

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