La traversée des Andes en Tandem                              
 
Voila en quelque sorte le thème de ces derniers jours passés sur notre vélo.  Maintenant, on vous raconte en détails ce que tout cela sous-entend.

La route de Salinas grandes :

Salinas, c’est une étendue salée en plein milieu du désert. Pour nous y rendre un « petit » détour s’impose. Que faire ? Nous avons un peu d’avance sur notre calendrier alors pourquoi pas… ! Direction donc, les petites routes de montagnes isolées du tourisme pour une grosse semaine de pédalage. En gros, 4 jours de montée non stop pour atteindre un col a 4080m d’altitude. Des le 1er jour déjà quelques inquiétudes sur le choix de notre itinéraire. Les villages indiqués sur la carte et sur lesquels nous comptions pour nous ravitailler en eau ne sont plus que ruines. C’est à peine si l’on devine les maisons, la végétation ayant repris ses droits de manière anarchique. Nous continuons nos efforts espérant trouver âme qui vive un peu plus loin sur la route. Ouf un village en vue, nous repérons une enseigne coca cola sur l’une des 5 maisons composant le village, ce doit être l’épicerie ; ce repère marche a tous les coups. Une vielle dame au sourire édenté mais sincère nous accueille. Son commerce est petit mais l’on y trouve de tout : rasoirs, piles, boite de conserve, gâteau en tout genre… Elle nous indique un lieu ou planter notre tente, c’est en fait l’une des gares du « tran a los nubes » ancienne voie ferrée (que nous avons longée toute la journée) aujourd’hui utilisée à des fins touristiques emmenant  les voyageurs a plus de 4000m d’altitude chevauchant des viaducs impressionnants. Nous y faisons la connaissance du chef de gare (enfin c’est ce que nous nous imaginons). Un monsieur pas très bavard et malgré les quelques peu de mots échangés, il nous ouvre gentiment les portes de la station pour nous puissions dormir à l’abri du vent. Super !! L`hôtel de la gare pour nous seuls et en plus en moins d’une heure nous avons fait la connaissance de tous les habitants du village.
 Au petit matin nous sommes réveillés par le flash d’un appareil photos. Des touristes amusés de voir un tandem et une tente en plein milieu de la gare, ne peuvent s’empêcher de nous photographier. Une bonne rigolade de bon matin…Ce même soir c’est dans la cour dune école que nous élirons domicile pour la nuit.

3 jours durant nous montons, lentement, très lentement…la fatigue et l’impatience s’accumule un peu plus tous les jours (surtout pour moi) et le col qui semble ne jamais vouloir se rapprocher…

Les derniers kilomètres sont une succession de lacets raides…le manque d’air se fait un peu ressentir mais rien de très méchants, nous progressons doucement mais c’est normal nous sommes H-S..Enfin le sommet, nous sommes fiers de notre ascension et surtout content de basculer de l’autre coté ou nous attend une descente jusqu’à San Antonio de las Cobres, ville ou nous espérons pouvoir nous reposer un peu.

L’arrivée est décevante…nous n’osons même plus nous parler de peur de casser définitivement le moral de l’autre. Nous savions que ce n’était pas « the place to be » mais a ce point…
Du vent, du sable, personne dans la rue mise à part des enfants qui nous demandent de l’argent…et en plus nous n’avons que 2 œufs dur, du pate déguelasse et du pain rassis pour le déjeuner. Génial !  Damien se consolera de ce si maigre repas en torpillant le pot de dulché de leche tout neuf…

La soirée est un peu plus réjouissante puisque nous dégotons finalement une hospedaje très sympa et un petit resto tout mignon ou déguster du lama (en filet et en saucisson). Parfait pour nous rebooster pour les 3 prochains jours de pistes...

Le lendemain, c’est donc plein d’entrain que nous reprenons la route…mais notre élan est bien vite freiné. Nous devons lutter avec le sable, le vent et la tôle ondulée...Nous chutons 1 fois, 2 fois…3 fois ! Des lamas assistent a la scène et nous rappellent que tout de même,  il est bien jolie ce coin même si on en bave sérieusement. On décide de faire du stop. Ca tombe bien, en 30 km nous n’avons croise qu’un seul 4x4 !!!  Un couple d’Allemand nous sauvera finalement de cette situation en nous  embarquant pour 90km à bord de leur camion camping car.

Ils nous déposent sur l’asphalte…Ah !que du bonheur. Nous rejoignons le Salar et nous amusons a quelques clichés avec gringo. Puis il est temps de repartir, un nouveau col nous attend. Nous avons  certes gagne bcp de temps en camion mais ici, il n y a rien pour passer la nuit ; alors hop, en route pour 60km et de nouveau 600m dénivele. Cette fois  c’est à  4170m que nous grimpons…la route et belle, les paysages multicolores…et la descente exceptionnelle. Une vue imprenable sur une succession d’épingle de plus de 40 kms. Le tour de France devrait envisager une petite virée exotique de ce cote la du globe. Quelle journée ! 

Les jours suivants sont beaucoup plus calmes. Nous rejoignons les routes touristiques,  le monde et les chauffeurs de bus qui nous rappellent en nous frôlant les fesses que la route leur appartient. Les villages sont charmants et se succèdent même si nous les trouvons sophistiqués par rapport aux jours passes au milieu de nulle part. Nous prenons du bon temps, flânons sur les marchés remplis détales de tissus, savourons quelques bières bien méritées (C’est toujours ce qu’il faut se dire !!). A Humahuaca nous nous reposons 3 jours dans une auberge de jeunesse.

Iruya le petit village perché

A humahuaca derniers villages ou nous nous arrêtons nous décidons de partir a la journée en bus visiter Iruya, un petit village montagnard situé a plus de 80km et desservit par une seule piste.

Aujourd’hui, on se demande encore si le dépaysement n’était pas plus présent dans le bus qu’au village en lui-même. On vous raconte.
Tout commence a 8h00, plus de place pour le prochain bus, c’est bête, il n y a  que 3 horaires par jours et les suivants ne nous permettront pas de faire le trajet dans la journée.
 Heureusement, 2 argentins forts sympathiques nous offrent leurs places ;  ils souhaitent rester à Iruya 3 jours et ne sont pas à quelques heures prêts.  9h15 le bus a une heure de retard et on nous demande de descendre pour remonter dans un autre bus (carcasse ambulante) 300 m plus loin et soit disant plus grand (Ce n’est franchement pas flagrant !). 9h45 on part enfin…Damien se retrouve tout le trajet assis à coté d’une famille aux odeurs de biquette et de coca mâchés plus que soutenues ! Courages, tu a 4 heures à tenir ! Nous sommes brassés dans tous les sens, le chauffeur roule très vite et le manque de suspension n’arrange rien, La  musique folklorique crachée dans les enceintes du car (qui elles, fonctionnent très bien) nous amuse la 1ere heure mais devient vite répétitive et soulante.  A 10 km de l’arrivée c’est un rio qui croise notre route. Plus de 15m d’eau boueuse à franchir…Pas de problème, on se lance. Seulement, les 20 chevaux de puissance et les pneus lisses ne sont pas suffisants pour nous expulser de ce bourbier et nous pataugerons finalement ½ heure dans le torrent. Les locaux sont amusés et rigoles et personne ne semble paniqué par la situation. Apres quelques coups de pelle, des cailloux déplacés et une chargeuse venue à notre secours nous sommes désembourbés. Tout le monde applaudis…nous pouvons enfin rejoindre Iruya. Quelle aventure !

A présent 3 jours de vélo nous séparent de la Bolivie. Nouveau pays, nouvelle culture, nouvelle monnaie, nouveau paysage, nouveau dialecte…nous avons hâte de vous raconter tout ca !




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